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Diversité & Inclusion Sociale

Journée de l'émancipation : inaugurant une autre année d'une longue tradition Noire au Canada



Note de l'éditeur : Ce blog a été écrit par Natasha Henry, historienne et éducatrice. Elle est l'auteur de Emancipation Day: Celebrating Freedom in Canada et Talking about Freedom: Celebrating Emancipation Day in Canada. Natasha est également présidente de l'Ontario Black History Society. 

La liberté est le plus précieux de nos trésors, et elle ne pourra disparaître tant que survivront les hommes qui ont offert leur vie pour elle. ~ Paul Robeson 

Le 1er août 2021 marque le 187e jour de l'émancipation, également connu sous le nom de premier août et de jour des Indes occidentales. L'occasion reconnaît l'abolition légale de l'esclavage dans l'empire britannique le 1er août 1834. La loi, Abolition de l'esclavage, s'appliquait à la plupart des colonies britanniques, y compris le Canada, où les derniers vestiges de l'esclavage touchaient à leur fin après l'abolition progressive en Ontario. Pour certains qui sont restés dans un état de servitude forcée en raison des programmes d'apprentissages dans les Caraïbes, la liberté a été retardée de quatre ans, jusqu'au 1er août 1838. 

La journée est devenue une occasion instantanée de célébration pour les anciens esclaves et plus tard par leurs descendants. Le jour de l'émancipation est une tradition noire de longue date pour les peuples Noirs. Certains Canadiens blancs et membres des Premières Nations ont observé et participé à la solidarité. Elle a été commémorée partout au Canada, de la Nouvelle-Écosse à la Colombie-Britannique à différents moments, jusqu'à aujourd'hui. Le premier août a été marqué par des services religieux, des conférenciers, des défilés avec des fanfares et des chars, des spectacles, des banquets, des toasts et des résolutions, des sorties, des activités de loisirs et des manifestations. La commémoration était remplie de symboles et d'images, de messages d'élévation et d'autodétermination collective des Noirs, et d'exigences de justice raciale. 

Les défilés de rue, comme les manifestations publiques d'aujourd'hui, étaient un site important pour les Canadiens Noirs. Ils ont célébré, se sont rassemblés dans la camaraderie et ont fait preuve de résistance dans les rues principales des villes et des villages. Les Noirs vêtus de costumes et d'insignes portaient des pancartes et des banderoles. Des dignitaires, des dirigeants communautaires, des anciens combattants et des artistes ont dirigé les processions. 

En 1967, les racines des célébrations du jour de l'émancipation ont influencé la création de Caribana à Toronto. Introduits dans le cadre de la programmation de la célébration du centenaire du Canada, les immigrants des Caraïbes ont partagé des formes d'observation de la Journée de l'émancipation et de la liberté à travers le carnaval jusqu'à la création de ce festival afro-canadien populaire. Les chars et les costumes ont créé un spectacle de couleurs fortement influencé par les motifs africains et les symboles culturels Noirs. Ils jouaient de la musique, chantaient des chansons et dansaient.

En 1967, les racines des célébrations du jour de l'émancipation ont influencé la création de Caribana à Toronto. Introduits dans le cadre de la programmation de la célébration du centenaire du Canada, les immigrants des Caraïbes ont partagé des formes d'observation de la Journée de l'émancipation et de la liberté à travers le carnaval jusqu'à la création de ce festival afro-canadien populaire. Les chars et les costumes ont créé un spectacle de couleurs fortement influencé par les motifs africains et les symboles culturels Noirs. Ils jouaient de la musique, chantaient des chansons et dansaient.

Des hommes et des femmes noirs ont planifié et organisé des événements de la Journée de l'émancipation pour les petites et grandes foules, accueillant des personnes qui voyageaient par tous les moyens pour se réunir. Le grand pique-nique à Port Dalhousie et le plus grand spectacle de la liberté sur terre à Windsor ont été les deux plus grands événements de la Journée de l'émancipation au 20e siècle. La journée a été observée à la fois avec une programmation formelle et dans des cadres plus détendus avec des réunions de famille ou des retours à la maison. Les commémorations du jour de l'émancipation étaient un entrelacement de foi, d'action de grâce, d'éducation, de famille, de souvenir, de résistance, de communauté, d'espoir et de promesse. 

The Greatest Freedom Show on Earth: The Story of Walter Perry

The Greatest Freedom Show on Earth: The Story of Walter Perry 

L'une des constances de la Journée de l'émancipation était la protestation et la poursuite persistante de la liberté et de la citoyenneté. Les communautés noires ont soulevé les problèmes des écoles séparées, des possibilités d'emploi limitées, des restrictions en matière de logement, de leur capacité d'exercer leur droit de vote, du refus de services commerciaux et d'accès aux installations publiques, et de la discrimination raciale dans d'autres domaines de la société canadienne. Ils ont identifié des demandes, établi des programmes pour faire connaître leurs préoccupations et recherché des réparations. 

La liberté est le thème central et au fil du temps, elle a été définie de différentes manières. La liberté est un processus. Ceux qui ont obtenu leur liberté de l'esclavage par diverses voies ont activement construit et pratiqué la liberté. Les descendants des esclaves ont continué à définir et à exiger la liberté. Outre le thème sous-jacent de la liberté, il y avait d'autres thèmes et messages de culture, de communauté, de résistance et de fierté, tissés de manière créative dans l'occasion. 

Nous continuons d'être sur la voie de la liberté alors que nous sommes confrontés à des inégalités raciales enracinées dans l'héritage de l'esclavage racial. La pleine liberté reste insaisissable pour les descendants de la traite transatlantique des esclaves parce que les hiérarchies raciales et les idéologies formées à partir de l'esclavage persistent à ce jour. Cette réalité a été portée sur la scène mondiale l'année dernière avec les troubles sociaux qui se sont propagés à l'échelle mondiale. Le jour de l'émancipation fait partie intégrante du mouvement historique et en cours pour les vies noires. 

Plus tôt cette année, le projet de loi M-36 a été adopté à la Chambre du Parlement par consentement unanime, déclarant que le 1er août sera reconnu à l'échelle nationale comme la Journée de l'émancipation. C'est une occasion de resserrer les liens entre les Canadiens de race noire à travers le pays et de célébrer ensemble, de perpétuer la longue et riche tradition culturelle de nos ancêtres. 

La scène nationale devrait sensibiliser tous les Canadiens à l'histoire de l'esclavage et du racisme anti-noir systémique de notre pays. Une partie intégrante de l'augmentation de l'éducation publique doit inclure l'intégration des attentes d'apprentissage obligatoires dans les programmes d'études de chaque province et territoire qui reconnaissent la présence de 400 ans de personnes d'ascendance africaine au Canada et un musée à Toronto consacré à l'histoire des Noirs. Il devrait également être utilisé comme une plate-forme pour demander des comptes aux gouvernements. J'applaudis cette étape et les efforts pour y arriver. Je ne veux pas que cette reconnaissance nationale ne reçoive qu'une reconnaissance symbolique et des platitudes performatives. Il devrait être considéré comme une autre plate-forme pour faire campagne pour des changements politiques réels et pertinents pour les Canadiens noirs.

En faisant des recherches et en écrivant sur la Journée de l'émancipation, j'ai appris encore plus sur la vie, les expériences, les luttes et les contributions des Noirs à travers ce pays. C'est une histoire à célébrer et à honorer toute l'année. Mon expérience m'a également inspiré à maintenir les flammes de la liberté vivantes pour les jeunes générations. Joignez-vous à l'Ontario Black History Society pour notre événement annuel de la Journée de l'émancipation le dimanche 1er août à 18 h.