Les femmes de Google: Rencontrez Natacha Mainville
Pour le Mois de l'histoire des femmes, nous vous présentons quelques-unes des femmes influentes, dynamiques et créatives de Google.
Natacha Mainville a l’innovation dans le sang. Issue d’une famille d’ingénieurs, elle a toujours aimé résoudre des problèmes et exercer sa pensée critique, deux qualités qui l’ont aidée à mener une brillante carrière en intelligence artificielle (IA).
Tout au long de sa carrière, Natacha a dirigé des programmes de transformation. Selon elle, c’est grâce à cette expérience qu’elle peut aujourd’hui adapter les environnements de travail pour permettre aux femmes de réaliser leur plein potentiel.
Elle croit que son succès et son désir d’aider les femmes sont attribuables à son travail et à sa vie de famille. Quand je lui ai demandé comment se déroulait le brunch chez elle, elle a avoué qu’elle était encore surprise d’entendre ses jumelles de huit ans utiliser des termes comme « réseau neuronal » et « apprentissage profond » (un phénomène inévitable avec des parents qui travaillent dans le domaine de l’IA!). Ses filles, à ses yeux, sont d’ailleurs deux raisons de plus pour continuer d’éliminer les obstacles auxquels font face les femmes en technologies.
Comment décririez-vous votre rôle à quelqu’un qui ne travaille pas en technologie et que vous rencontrez lors d’un souper?
D’abord, je ferais un sondage autour de la table (déformation professionnelle!) pour savoir combien de personnes ont déjà entendu parler d’IA. Si les gens savent de quoi je parle, alors je dirais que je travaille avec une équipe de chercheurs et d’ingénieurs en IA chevronnés qui ambitionnent repousser les limites de la science. Si mes convives semblent moins informées sur le sujet, alors je dirais que je fais partie d’une équipe de recherche mondiale appelée Google Brain qui œuvre dans le domaine de l’IA. Notre objectif est d’améliorer la vie des gens et nous soutenons nos chercheurs dans le cadre de leurs recherches ambitieuses et fondamentales en mode science ouverte sur l’apprentissage automatique. Nous favorisons les relations et les collaborations avec le milieu universitaire, et nous abordons la recherche sous divers angles, comme la compréhension visuelle, les arts et la compréhension du langage naturel.
Qu’est-ce qui vous a poussée à faire carrière dans le domaine des technologies?
J’ai grandi dans une famille d’ingénieurs. Mon père et mon frère sont tous les deux ingénieurs en informatique. J’ai aussi épousé un ingénieur! C’est certain que le fait d’avoir été exposée à cette profession depuis toujours a orienté mon choix de carrière. Au départ, j’avais choisi le génie informatique parce que c’est ce que je connaissais, mais j’ai finalement découvert un secteur avec lequel j’avais plus d’affinités et auquel je pouvais mieux contribuer.
Croyez-vous que ce soit important pour les jeunes filles d’être exposées à des modèles comme vous l’avez été?
Je suis convaincue que les filles doivent voir et côtoyer des professionnels en technologies pour mieux imaginer leur place dans ce domaine. Ma mission personnelle est de présenter aux enfants des carrières en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques et de leur faire envisager ces disciplines. Avant de travailler pour Google, j’étais directrice des systèmes d’information à TandemLaunch inc., un incubateur de jeunes entreprises de technologies profondes. C’est là que j’ai eu l’idée de co-fonder l’entreprise Young Ladies in Tech. Notre mission était de présenter à des jeunes filles des rôles du domaine des technologies, comme ingénieur en logiciels, ingénieur en mécanique, ingénieur en IA et roboticien(ne). Je me souviens encore de cette fillette de 11 ans qui, après avoir vu nos vidéos sur les différentes professions en technologies, m’a demandé s’il était trop tard pour changer d’avis quant à son futur emploi; son conseiller lui avait suggéré de devenir enseignante parce qu’elle était une fille! Je tiens à ce que tout le monde sache qu’il n’est jamais trop tard pour envisager une carrière en technologies, jamais.
Que souhaitez-vous pour l’avenir des filles en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques?
Je souhaite que l’on continue à mettre les carrières en technologies et en IA à la portée des jeunes filles. Un projet intéressant sur lequel je travaille en collaboration avec Curium est un hub IA à l’intention des jeunes. Avec des experts du domaine, nous créons des vidéos amusantes et stimulantes sur des sujets en lien avec l’IA qui intéressent les jeunes. Le hub comprend des fiches pédagogiques pour les enseignants et est maintenant utilisé dans les écoles au Québec. Nous travaillons actuellement à mettre sur pied une version anglophone pour sensibiliser tous les élèves du pays à l’IA. Restez à l’affût!
Parlons d’IA. Quelle est la prochaine innovation en IA?
Les gens ne réalisent pas à quel point l’IA fait partie de leur quotidien! L’IA peut être quelque chose d’aussi simple que les suggestions orthographiques dans un courriel. Ce que je trouve vraiment fascinant est de voir que l’IA engendre des innovations qui résolvent certains des plus grands défis de la planète. Par exemple, une recherche récemment publiée expliquait l’utilisation de l’IA pour améliorer la détection du cancer du sein. Il ne s’agit-là que d’un exemple de toutes les façons dont la recherche avec l’IA peut aider notre génération!
Quelle est la facette la plus difficile de votre travail?
Depuis ses débuts, l’équipe Google Brain se développe exponentiellement chaque année. Nous comptons aujourd’hui 12 bureaux dans le monde. Une de mes principales tâches est d’établir des liens entre les équipes pour assurer leur collaboration efficace et ainsi maximiser notre apport. Ce n’est pas chose facile quand on doit tenir compte de la langue, du fuseau horaire, des intérêts et des projets de chaque équipe! Mais c’est un défi que j’aime relever jour après jour, parce que je suis consciente que la force de notre communauté garantira la qualité de notre collaboration et de nos travaux de recherche.
Quelle est la facette de votre travail la plus gratifiante?
Mon travail est FANTASTIQUE! J’adore aider des chercheurs et des ingénieurs à envisager de nouvelles applications pour leurs recherches et à développer leur programme et leurs équipes. Sans compter que j’ai la chance de côtoyer certains des plus éminents scientifiques du monde, notamment les Canadiens Samy Bengio et Hugo Larochelle.
Quelle est votre arme secrète?
Mes forces sont mon intelligence émotionnelle et mon expérience opérationnelle à grande échelle. Comme je travaille avec des experts techniques et des scientifiques hautement qualifiés, je dois absolument aborder leurs activités et leur croissance selon une approche stratégique et faire preuve d’empathie quand je traite des priorités de recherche avec les responsables. Quelque chose d’aussi simple que féliciter un membre de l’équipe, comprendre les forces de chacun ou améliorer la communication à des fins de collaboration peut renforcer la culture de travail.
Quel est le meilleur conseil que vous ayez reçu?
Le meilleur conseil qu’on m’ait donné est sans aucun doute : « Travaille pour quelqu’un que tu admires ». Un supérieur doit nous inspirer, aider à nous épanouir, défendre nos intérêts et croire en notre travail. Votre croissance et votre réussite en dépendent! Alors quand vous êtes en entrevue, évaluez vous aussi l’organisation afin de savoir si elle vous convient. N’ayez pas peur de poser des questions sur sa culture et ses valeurs pour déterminer si elle vous donnera envie de vous dépasser.