Un agenda pour saisir les opportunités de l’intelligence artificielle
Aujourd’hui, nous publions notre Agenda pour saisir les opportunités de l’IA (disponible en anglais seulement), un nouveau livre blanc qui présentent des recommandations de politiques publiques concrètes pour faire en sorte que l’intelligence artificielle (IA) profite au plus grand nombre.
De nombreux gouvernements cherchent à mettre en œuvre des cadres de gouvernance de l’IA, comme le nouveau code de conduite international sur l’IA responsable des pays du G7, le comité consultatif des Nations Unies sur l’IA, le récent décret du gouvernement Biden et d’autres encore.
Il est temps d’élargir la portée de ces initiatives. Nos efforts en IA doivent établir à la fois des balises pour atténuer les risques et des initiatives pour maximiser les progrès, contribuant ainsi à la productivité économique et à la résolution de grands enjeux de société. Ne nous concentrons pas uniquement sur les les effets néfastes à éviter et les risques à atténuer mais aussi sur les opportunités à saisir. Notre agenda pour saisir les occasions de l’IA offre un modèle pour investir dans l’infrastructure de l’IA, pour préparer la main-d’œuvre aux emplois de demain rehaussé par l’IA et pour promouvoir l’adoption généralisée de celle-ci. Nous sommes convaincus que ces découvertes scientifiques et ces innovations techniques mèneront à une abondance accrue pour tout le monde.
1. Investir dans l’infrastructure de l’IA et favoriser l’innovation
Les secteurs public et privé ont un rôle essentiel à jouer pour permettre aux chercheurs, aux technologues et aux entreprises d’accéder aux outils nécessaires à la recherche, à la construction et au déploiement de l’IA, notamment l’infrastructure infonuagique, la capacité de traitement et les données.
Certaines mesures qu’ils devraient envisager de prendre sans délai seraient de d’avancer des cadres juridiques favorables à l’innovation, de créer une ressource mondiale de la recherche en IA (selon le modèle de la ressource nationale de recherche en IA des États-Unis, mais à plus grande échelle) et d’adopter de solides politiques de commerce et d’investissement pour favoriser la collaboration internationale en IA, y compris la circulation transfrontalière des données. Cela favorisera la capacité des partenaires à collaborer afin que les systèmes d’IA soient entraînés sur des données représentatives de la diversité démographique et géographique.
2. Accroître le capital humain et préparer la main-d’œuvre à l’IA
L’IA offre d’immenses occasions de propulser les économies grâce à un gain de productivité et d’activité dont tous et toutes peuvent profiter. Toutefois, elle peut aussi être une force perturbatrice. Les acteurs du secteur et de la société civile ainsi que les décideurs doivent travailler de concert pour préparer la main-d’œuvre à un monde du travail alimenté par l’IA.
Pour y arriver, ils pourraient créer une brigade internationale de l’IA ayant pour mission de préparer la main-d’œuvre en offrant des programmes de formation sur l’IA aux communautés tout en aidant les travailleurs touchés par l’IA à acquérir les compétences nécessaires pour se réorienter rapidement vers de nouveaux et meilleurs emplois.
De plus, les gouvernements devraient incorporer l’IA comme un volet fondamental en éducation, créer des voies d’immigration flexibles pour les spécialistes de l’IA et instaurer un filet social grâce à un outil d’évaluation de l’adaptation à l’IA comprenant des initiatives de perfectionnement des compétences sur mesure. Il existe déjà des exemples éloquents de ce type de programme ailleurs dans le monde : aux États-Unis, la sénatrice Cantwell a soumis le projet de loi GI Bill for AI (selon le modèle du GI Bill, qui prépare les soldats démobilisés au marché de l’emploi), et Singapour s’est doté d’une initiative nationale de perfectionnement des compétences en IA.
3. Maximiser l’accessibilité de l’IA et son adoption
Les courses aux avancées technologiques sont souvent remportées non pas par le premier inventeur, mais par le meilleur déployeur. Afin d’en exploiter tout le potentiel, nous devons rendre l’IA universellement accessible et utile. En collaboration étroite avec le secteur privé et la société civile, les gouvernements peuvent œuvrer en ce sens en adoptant l’IA pour bonifier les services publics et en aidant les petites entreprises à accéder à l’IA.
En premier lieu, les gouvernements devront acquérir une meilleure expertise en la matière. Les décideurs devraient concevoir et renforcer les compétences en IA de leur main-d’œuvre en TI à l’interne (tout comme les ingénieurs logiciels de Google, qui suivent notre formation interne sur l’apprentissage-machine). Le secteur public pourrait aussi envisager des moyens novateurs de recruter des talents au privé, comme un programme de bourses en IA inspiré des bourses présidentielles en innovation aux États-Unis ou du service des données numériques du gouvernement au Royaume-Uni. Enfin, même si tous les ministères auront besoin de certaines connaissances en IA, les gouvernements pourraient créer un centre d’expertise capable de conseiller l’ensemble de l’appareil gouvernemental.
Outre le secteur public, nous pouvons aider les petites entreprises à adopter l’IA en fournissant des instructeurs et des formations numériques aux collectivités mal desservies d’après le modèle des instituts sur l’innovation et la commercialisation de l’IA par les petites entreprises prévus dans le récent décret du gouvernement américain. Qui plus est, des programmes de subvention et de prêt à faible taux d’intérêt viendraient améliorer l’accès au capital nécessaire pour stimuler une adoption généralisée.
Conclusion
À mesure que l’IA progresse, il deviendra encore plus important d’unir les intervenants publics et privés autour d’un programme pour saisir les occasions de l’IA et profiter de tout son potentiel en médecine, en agriculture de précision, en productivité économique et dans tant d’autres domaines. Nous espérons vivement collaborer avec les gouvernements et les membres de la société civile pour bâtir ensemble un avenir propulsé par l’IA qui profite à tout le monde.
