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Découvrez les artistes canadiens du Groupe des Sept



Faites la connaissance du Groupe des Sept, aussi appelé l’École algonquine, le mouvement artistique le plus important dont vous n’ayez jamais entendu parler!

Un siècle s’est écoulé depuis un moment déterminant de l’histoire de l’art au Canada. Fondé en 1920, le Groupe des Sept est le premier à avoir rendu honneur aux paysages et à l’art pictural canadiens en leur donnant une valeur unique.

S’inspirant du postimpressionnisme européen – peut-être particulièrement de Vincent Van Gogh –, le groupe a inventé un style proprement canadien et présenté les couleurs de son pays au monde entier.

Le musée de la Collection McMichael d’art canadien renferme de nombreuses œuvres du Groupe des Sept. Six de ses membres ont même été inhumés sur son terrain! Ian Dejardin, directeur général, explique leur importance : « En mai 1920, sept artistes se sont rassemblés à Toronto pour présenter un style de peinture moderne aux couleurs vives. »

« Le Groupe des Sept a cherché à représenter son vaste pays au moyen d’un langage visuel nouveau et vivant, dérivé du postimpressionnisme, mais proprement canadien. »

« Bien qu’initialement décriés, ces peintres ont connu un si grand succès qu’ils occupent une place dominante dans le développement de l’art au Canada depuis et que de nombreux Canadiens voient encore leur pays à travers leurs yeux. »

Emily Carr, artiste pionnière dont l’habileté à utiliser la lumière pour exprimer les formes constitue le premier signe d’influence postimpressionniste dans l’art pictural canadien, et le peintre paysagiste Tom Thomson ont été d’importants précurseurs du Groupe des Sept, mais ne sont habituellement pas inclus dans la liste des membres principaux.

On peut présumer que Thomson aurait fait partie du groupe s’il n’était pas mort avant sa formation, lors d’un voyage en canot, dans des circonstances qui demeurent nébuleuses. Curieusement, le Groupe des Sept est composé de dix peintres au total. Faites défiler la page pour les découvrir.

Franklin Carmichael
Carmichael a travaillé comme illustrateur, ce qui pourrait expliquer sa manière de superposer les formes géométriques et son efficacité à communiquer visuellement.

Il travaillait principalement l’aquarelle, mais a aussi peint les paysages de l’Ontario qu’il chérissait au moyen d’huiles somptueuses, comme c’est le cas pour cette toile automnale.

Carmichael était le plus jeune des membres fondateurs. Il se détachait aussi légèrement du lot (par exemple, dans cette étonnante expérimentation cubiste et futuriste). Au fil de sa carrière, sa voix est toutefois devenue déterminante dans le milieu de l’art canadien

A.J. Casson

Autre représentant de la jeunesse au sein du collectif, A.J. Casson s’y est joint plus tard, à la demande de Carmichael. C’est ainsi qu’il est devenu le huitième membre du Groupe des Sept.

Son travail glorifie les paysages et forêts de l’Ontario, mais aussi l’apport de la main-d’œuvre humaine. Ses œuvres combinent le coup de pinceau postimpressionniste aux structures géométriques qu’il retrouve dans la nature et dans le monde façonné par l’homme.

Lionel LeMoine FitzGerald
LeMoine FitzGerald voulait créer « l’image d’un être vivant ». Parmi ses influences, il cite le temps passé à la ferme de sa grand-mère maternelle. Il se souvient « de merveilleux moments passés à explorer les bois et les champs, et les fortes impressions laissées par ces vacances ont inspiré de nombreux dessins et peintures de date ultérieure ».

On retrouve une touche de Van Gogh à mi-carrière dans l’aspect brut du visage de ce moissonneur dans son maïs doré. Peut-être les échos de l’œuvre de Millet intitulée Le semeur (1850) – qui a profondément influencé la culture nord-américaine, notamment Walt Whitman – sont-ils aussi évidents. LeMoine FitzGerald n’accordait pas autant d’importance que ses collègues au nationalisme et à la création d’une œuvre proprement canadienne. C’est pourquoi il ne se serait pas autant éloigné qu’eux de ses influences européennes.

Lawren S. Harris
Les nuages, la neige et les montagnes étaient des sujets de prédilection pour Harris, dont le travail peut mener jusqu’à l’abstraction et nous transporter jusqu’aux paysages de l’arctique canadien.

Cette île, comme un corps isolé au milieu d’un lac nordique, est partiellement encadrée et cachée par les lignes des branches qui la découpent en premier plan. Harris voyait d’ailleurs les encadrements et les catégorisations du monde de l’art comme une atteinte à la pureté de l’œuvre. Il a tenté de libérer ses peintures de la dictature du temps et de l’espace en refusant de les signer et de les dater afin qu’elles existent et soient jugées exclusivement pour leur valeur fondamentale.

Edwin Holgate
Holgate est unique au sein du groupe, puisqu’il est principalement connu pour ses portraits. Il a exercé une influence considérable à Montréal et a peint toutes sortes de personnes, autant des violoncellistes dans des décors intérieurs très détaillés que des nus féminins en plein air.

Son étude des détails de l’expression humaine et sa capacité à trouver le caractère universel dans l’espace domestique le distinguent des autres membres du groupe.

A.Y. Jackson
Servant de pont entre Montréal et Toronto, Jackson a joué un rôle essentiel en réunissant les artistes de ses deux grandes villes pour former un mouvement pictural national. Il a enseigné à l’École des beaux-arts de Banff dans les années 1940 et est par la suite entré en résidence à la galerie McMichael.

Fait surprenant : Jackson s’est rendu en Europe et en est revenu sur un bateau transportant du bétail. Il en a rapporté un style néo-impressionniste auquel il a ajouté sa propre touche de fantaisie.

Frank Johnston
Membre fondateur, Johnston n’a présenté ses œuvres avec les autres membres du Groupe des Sept que lors de leur première exposition à ce qui était alors le musée des beaux-arts de Toronto.

Marqués par l’interprétation et superposant les formes, ses premiers paysages rappellent les arbres géométriques de Paul Nash et les lignes qui découpent son œuvre. Par la suite, Johnston a cherché à représenter de manière réaliste les effets de la lumière sur l’eau et la neige.

Arthur Lismer
Connaissez-vous le « camouflage disruptif »? Ces motifs étranges et plutôt extraordinaires peints sur la coque des navires militaires lors de la Seconde Guerre mondiale avaient pour but d’empêcher l’ennemi de bien estimer leur position. Étrangement, la technique rendait les vaisseaux plus visibles. Ils en brouillaient toutefois la forme. Arthur Lismer est probablement surtout connu pour avoir peint ce type de bateau.

Sa fascination pour la perception visuelle, la distance, la lumière et l’étrange manière dont elles interagissent se retrouve également dans ses paysages canadiens, où les formes et l’espace se confondent.

J.E.H. MacDonald
Né à Durham dans le nord-est de l’Angleterre, MacDonald est arrivé en Ontario avec sa famille à l’âge de 14 ans, en 1887, année où il a commencé à peindre.

Comme de nombreux artistes du Groupe des Sept, MacDonald a travaillé comme designer et artiste commercial, mais s’est aussi grandement inspiré des styles et ambiances du postimpressionnisme. Combinées, ses influences ont mené à un traitement riche et désordonné des couleurs et des formes – très inspiré de Van Gogh –, ce qui lui a valu d’être initialement rejeté par la critique contemporaine pour son « incohérence ».

Frederick Varley
Comme Lismer et MacDonald, Varley est né dans le nord de l’Angleterre. Il est parti de Sheffield pour venir au Canada en 1912 à la suggestion de Lismer (Lismer était également natif de Sheffield).

Varley a été peintre de guerre officiel, ce qui explique que ses premières œuvres soient sombres. Il semble avoir repris goût à la couleur après la Première Guerre mondiale, où ses paysages ont gagné en luxuriance, en profondeur et en richesse.