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Blogue Google Canada

Affaires Publiques

Notre témoignage au Comité permanent du patrimoine canadien



Note de la rédaction : Le 20 avril 2023, notre président des affaires mondiales et chef des affaires juridiques, Kent Walker, et le vice-président des nouvelles, Richard Gingras, ont rencontré le Comité permanent du patrimoine canadien pour discuter de notre position sur le projet de loi C-18 et répondre à leurs questions sur nos tests de produits d'actualité. Voici leur déclaration d'ouverture au comité.

Kent Walker, président des affaires mondiales et directeur juridique, Google et Alphabet

Bon après-midi. monsieur le président, membres du comité; merci de m’avoir donné l’occasion de comparaître aujourd’hui. Je m’appelle Kent Walker et je suis président des affaires mondiales et directeur juridique de Google et Alphabet. Je suis accompagné aujourd’hui de Richard Gingras, vice-président de Google pour les actualités.

Google est profondément engagé envers le Canada. Nous avons ouvert notre premier bureau ici il y a plus de 20 ans, et aujourd’hui, Google Canada emploie des milliers d’ingénieurs, de chercheurs en IA et de professionnels de la vente à Waterloo, Toronto, Montréal et à distance à travers le pays.

Nous sommes fiers de soutenir la croissance économique du Canada. En 2021, les produits et outils de Google ont contribué à générer 37 milliards de dollars d’activité économique pour les entreprises, les éditeurs, les créateurs, les développeurs et les organisations à but non lucratif du Canada. Au cours des cinq dernières années seulement, nous avons fourni plus de 16,5 millions de dollars en subventions Google.org à des organismes de bienfaisance et à but non lucratif canadiens, les aidant à étendre la portée de programmes de compétences numériques innovants, à donner aux Canadiens les moyens de rester en sécurité en ligne et à créer des opportunités économiques plus inclusives pour les communautés autochtones.

Notre engagement envers le Canada comprend une participation constructive à l’innovation en matière de réglementation et de politique - ce qui signifie parfois d’identifier certains défis avec des propositions législatives qui, selon nous, pourraient ne pas atteindre leurs objectifs ou pourraient avoir des impacts négatifs inattendus.

Nous soutenons une réglementation réfléchie et plaidons dans le monde entier pour des règles actualisées sur des questions importantes telles que la confidentialité, le développement responsable de l’IA et un système fiscal international équilibré pour les entreprises. Nous avons également la responsabilité d’être clairs sur les impacts potentiels de la réglementation des nouvelles technologies et de défendre les intérêts des personnes et des entreprises qui utilisent nos produits et services.

Tout au long de notre présence au Canada, nous avons collaboré étroitement avec l’industrie de l’information et fourni des milliards de dollars pour soutenir la création de journalisme de qualité à l’ère numérique. Grâce à nos programmes, partenariats, financement et produits, Google est l’un des plus grands partenaires du journalisme au monde.

Nous reconnaissons tous que l’Internet a complètement changé les modèles commerciaux des organismes de presse. Les entreprises technologiques, les organismes de nouvelles et les gouvernements doivent donc collaborer pour assurer un avenir solide pour le secteur et du contenu de qualité sans perturber l’accès au Web.

Depuis plus d’un an maintenant, nous préconisons des solutions pratiques à nos principales préoccupations concernant le projet de loi C-18. Richard et moi avons été directement impliqués dans certains de ces engagements. Le Canada est important pour nous et nous croyons qu’une solution raisonnable et équilibrée est non seulement nécessaire, mais réalisable.

Lors de nos conversations avec le gouvernement et les députés, nous avons proposé à plusieurs reprises des solutions spécifiques et pratiques aux problèmes que nous avons identifiés. Nous pensons que la législation pourrait être modifiée pour soutenir le journalisme et offrir aux consommateurs un éventail de perspectives plus diversifié, présenté dans des formats innovants et accessibles, sans porter atteinte aux principes fondamentaux qui permettent à Internet de profiter aux Canadiens et aux personnes du monde entier.

Il existe également des alternatives réfléchies qui, selon nous, seraient plus efficaces pour atteindre les objectifs de ce projet de loi, comme un fonds auquel Google contribuerait mais ne gouvernerait pas. Ce fonds seraient distribués selon des critères clairs, régis par un conseil d’experts indépendant, conformément à l’approche déjà adoptée par le Canada par le biais de son crédit d’impôt pour la main-d’œuvre journalistique.

Ce n’est pas la voie sur laquelle C-18 est actuellement engagé, mais il n’est pas trop tard, et nous voulons travailler avec les parlementaires canadiens pour faire en sorte que cette législation soit adéquate.

Je tiens à reconnaître que les membres de ce comité ont été surpris par nos tests de produits visant à évaluer les impacts potentiels de la législation, et nous sommes heureux d’avoir l’occasion d’aborder ces questions aujourd’hui.

Permettez-moi maintenant de donner la parole à mon collègue Richard pour discuter de l’approche de Google en matière d’actualités, de nos préoccupations concernant le projet de loi C-18 et de notre profond engagement envers le journalisme.

Richard Gingras - vice-président, nouvelles, Google

Merci, monsieur le président. Je m’appelle Richard Gingras. Je suis le vice-président des nouvelles pour Google. Il y a quinze ans, j’étais éditeur de Salon.com, la première offre d’informations numériques sur le Web. J’ai donc une certaine appréciation de l’évolution des conditions du marché auxquelles sont confrontés les éditeurs.

Pendant plus d’une décennie chez Google, j’ai travaillé avec des journalistes et des éditeurs du monde entier pour faire progresser le journalisme de qualité. Nous collaborons étroitement avec la communauté journalistique. Nous avons formé un demi-million de journalistes sur des sujets allant de la sécurité des journalistes à l'élargissement de l'auditoire. Nous avons développé des outils pour aider à générer des abonnements. Nous offrons des outils gratuits pour aider les journalistes dans leur travail d’investigation. Nous avons créé des fonds pour stimuler l’innovation dans le monde entier. Récemment, nous avons annoncé un fonds pluriannuel à Taïwan appelé Digital Co-Prosperity Fund, conçu avec des parties prenantes de tous horizons avec le soutien du ministère des Affaires numériques de Taïwan.

J’ai également travaillé en étroite collaboration avec des dizaines de salles de presse et d’éditeurs à travers le Canada, y compris des éditeurs historiques de longue date et des acteurs numériques émergents. Le Canada possède l’écosystème de nouvelles numériques le plus innovateur au monde, que ce soit des efforts primés du Globe & Mail aux startups comme Discourse et Narwhal, en passant par la rentabilité remarquable du réseau de sites de nouvelles locales de Village Media dans plus de cent communautés à travers le Canada.

Nous, et bien d’autres, sommes préoccupés par l’impact du projet de loi C-18 sur l’évolution du journalisme dans la société. Si le projet de loi est implémenté tel quel, il sera plus difficile pour les journalistes et les éditeurs innovateurs et entreprenants sur le plan numérique d’entrer sur le marché et d’aider les Canadiens à comprendre les enjeux importants de leurs collectivités.

C-18 ferait du Canada le premier pays au monde à mettre un prix sur les liens gratuits vers des pages Web, créant un dangereux précédent qui est contraire aux intérêts long terme des lecteurs canadiens et de la presse indépendante du Canada.

L’année dernière, nous avons envoyé plus de 3,6 milliards de visites aux éditeurs de nouvelles canadiens, contribuant ainsi à accroître leur audience et à gagner de l’argent grâce aux publicités et aux abonnements. Ce trafic de référence a été évalué à 250 millions de dollars l’an dernier seulement.

Mettre un prix sur les liens, comme le fait C-18, amènera naturellement toute entreprise à reconsidérer la façon dont elle les utilise.

Prenez Google News, par exemple, un agrégateur spécialisé et un service de recherche que beaucoup d’entre vous connaissent. Google News a été créé pour aider les utilisateurs à découvrir plusieurs histoires provenant de diverses sources.

Veuillez comprendre que Google News, comme Google Search, ne distribue pas d’articles provenant de publications d’actualités. Nous ne fournissons qu’un lien et un court extrait de texte, souvent uniquement le titre. Google News, comme Google Search, est un kiosque à journaux pour lequel les éditeurs ne paient pas, assez différent du monde de l’actualité imprimée. Nous envoyons gratuitement des millions de visiteurs sur leurs sites. Google News nous coûte des millions pour fonctionner, mais ne génère aucun revenu. Si nous devions payer les éditeurs simplement pour afficher des liens vers leurs sites, nous faisant perdre de l’argent à chaque clic, il serait raisonnable pour nous, ou pour toute entreprise, de reconsidérer pourquoi nous continuerions à le faire.

C-18 subventionnerait les grands organismes et radiodiffuseurs traditionnels de manière beaucoup plus importante que les organismes plus petits, émergents et innovateurs qui fournissent des nouvelles locales de qualité aux communautés, ce qui les placerait dans une situation de désavantage comparativement aux entreprises de nouvelles traditionnelles.

Cela encouragerait la création de contenu de type piège à clics plutôt qu’un journalisme local de haute qualité et obligerait probablement Google à payer les éditeurs pour du contenu non factuel ou trompeur.

Si C-18 est adopté dans sa forme actuelle, cela pourrait donc affecter notre capacité à fournir des produits et des services que les Canadiens utilisent et apprécient tous les jours. Pour comprendre cet impact et nos options, nous avons effectué des tests, basés sur le libellé actuel du projet de loi. Ces tests ont limité le nombre de liens vers des nouvelles pour 3,3 % des utilisateurs canadiens, sélectionnés au hasard, pendant cinq semaines.

Plusieurs d’entre vous ont des questions sur ces tests. J’espère fournir plus de clarté sur ce qu’ils impliquaient et pourquoi nous les avons exécutés.

Nous sommes engagés à créer un avenir durable pour les nouvelles au Canada. Mais ce projet de loi menace de créer une situation où tout le monde est perdant. Nous voulons travailler ensemble pour nous assurer que cela n’arrive pas.

Vos questions sont les bienvenues et nous nous réjouissons de poursuivre notre engagement.